One Shot (2023)
performance/lecture
À son arrivée à St. Cirq Lapopie en 2019, Siham s'est lancée dans une exploration approfondie des femmes surréalistes, de leur invisibilité, de leur objectification et de leur résistance au regard patriarcal. Elle s'est également plongée dans le concept de l'androgynie en tant qu'identité transformative pour les femmes. Ce voyage a conduit à sa première publication centrée sur la figure androgyne, concrétisée dans la collection "Variations Androgynes" (Marsa Ed. 2019). Lors de sa résidence artistique en 2021 un spoken word intitulé "l’ob-j’ai" est né, disséquant les objectifications infligées par l'homme blanc hétérosexuel. Couvrant des domaines allant du corps des femmes à la terre et aux concepts, "l’ob-j’ai" a révélé cette politique de domination.
Poussée par son rôle de psychologue et ses rencontres avec la transe auto-induite de Corinne Sombrun, la quête de Siham s'est étendue à la place et au rôle du psychologue, tant sur le plan institutionnel qu'indépendant. Comment ce statut accorde-t-il un privilège et une autorité sur les patients en quête de consultation ? Passant d'une position non privilégiée à une position privilégiée grâce à un simple diplôme, elle a remis en question la question du consentement et le discours sur les enfants bénéficiant de l'assistance sociale et leur impact sur les dynamiques de pouvoir dans les relations futures. Siham réévalue ces dynamiques de domination à travers une voix parlée enregistrée en "One Shot". À partir d'un smartphone, non altérée et non filtrée, elle assume les rôles de patient, de psychologue et de commentateur de ses pensées intimes. Cette approche artistique laisse place à l'improvisation vocale, entrelacée avec une figure apparemment immobile dans l'espace, ornée d'un masque d'âne, une interrogation sur "qui suis-je”.
Un clin d'œil aux femmes surréalistes comme Unica Zurn, Léonora Carrington et la protagoniste de Nadjma résonne, un hommage à leurs séjours en hôpital psychiatrique, à leurs histoires racontées à travers des journaux intimes. Ces formes narratives, non reconnues comme de la littérature à l'époque surréaliste, sont maintenant considérées comme de véritables chefs-d'œuvre littéraires. L'évolution de l'exploration des dominations par Siham se poursuit à travers des performances. C'est dans la cuisine de la maison où elle a résidé pendant un an que Siham présente son installation vocale intitulée "One Shot"