Le programme de cette année, PARADE, rassemble un groupe d'artistes, architectes et performeurs, sélectionnés par la fondatrice et directrice de RADICALE 1924, Chantal Yzermans. Le groupe se réunit pour une semaine en septembre 2021 à Saint-Cirq-Lapopie.
PARADE inaugure le programme de résidence en se remémorant le ballet PARADE de 1917, chorégraphié par Léonide Massine, avec une musique d'Erick Satie, un scénario de Jean Cocteau et des décors de Pablo Picasso. C'est dans les notes du programme que Guillaume Apollinaire utilise pour la première fois le terme de surréalisme. Apollinaire est mort de la grippe lors de la pandémie de 1918.
En reconnaissant ce passé, la résidence ne cherche pas à donner un nouveau sens au surréalisme, ni à tracer une généalogie des pratiques reliant les artistes d'aujourd'hui à la révolution artistique et littéraire qui a secoué les avant-gardes du XXe siècle. Au lieu de cela, en invitant des artistes à vivre et à travailler à Saint-Cirq-Lapopie, la résidence vise à formuler de nouveaux horizons pour un monde en mutation. Visiter ce passé pour s’enfuir avec et hors de lui, nous situant dans le besoin de réfléchir aux pratiques collaboratives et artistiques, à la fusion des objets et des corps. PARADE n’est pas une performance mais une promenade dans une ville médiévale de France rurale, non pas une reconstitution mais une invention cherchant non pas à représenter un passé, mais à construire un avenir différent. Différent comment?
Dans le premier manifeste surréaliste, Breton définit le surréalisme comme « un pur automatisme psychique, par lequel il est destiné à exprimer, verbalement, par écrit ou par d'autres moyens, le processus réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison et en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. Aujourd'hui, la potentialité radicale de la créativité comme moyen de canaliser un avenir au-delà de la normalité standard et contrôlée - une normale pré-pandémique qui ne reviendra jamais - continue d'être une tâche urgente.
PARADE pose la question de savoir comment travailler avec un objet qui échappe à la norme, qui se veut être pour lui-même, origine d'autre chose, plutôt que d'être fabriqué attendu, qu'il soit esthétique ou politique. Ainsi, en partageant les intentions avec le surréalisme, comment dévoiler les forces agissantes qui conforment la réalité et placent l'objet comme porteur d'une différence radicale? Quelle est la conjugaison des objets qui peuvent invoquer un futur au-delà de cette nouvelle normalité?
S'étalant sur quatre ans, Radicale 1924 est une résidence d'art, une série d'événements publics, une publication annuelle et une recherche en cours sur la créativité comme moyen de libération. Dans sa première édition, PARADE contribue à façonner la portée du Programme et initie une réflexion sur la façon dont nous travaillons ensemble, avec et contre le surréalisme.
Conceptuellement organisés autour de questions de présentation de soi, de relations corps-objet, d’économie alternative et de routines quotidiennes, les artistes ont généré-es des propositions qui re-configurent les imaginaires collectifs et les hypothèses prédéterminées.
La saison inaugurale compte la participation d’une cohorte internationale d’artistes de différentes générations: Carlos Aires, Guillaume Bijl, Vinicius Couto, Luc Deleu, Cedric Fargues, Stéphanie Lagarde, Samyra Moumouh, Mikes Poppe, Ria Pacquée, Pieter van der Schaaf, Idris Sevenans, Siham Mehaimzi et AL Steiner.
Les œuvres d’art sont placées à différents endroits dans le village, en suivant l’itinéraire :